Exposition

Respiro

Anne-Charlotte Finel

23.09 — 10.11.23

Respiro est le premier volet d’une exposition monographique autour du travail de Anne-Charlotte Finel.

L’exposition retrace des œuvres vidéo produites dans les dernières années et présentées en relation avec une nouvelle production : Passagers (2022), une installation photo et vidéo montrée pour la première fois dans un centre d’art. Respiro un va-et-vient qui permet de synchroniser le battement des œuvres au souffle des images, de la matière et des gros plans qui traversent l’espace du Centre d’art.

 

L’exposition Respiro présente une sélection de vidéos récentes de l’artiste Anne-Charlotte Finel ainsi qu’une nouvelle production ; l’installation Passagers présentée pour la première fois dans un centre d’art.
L’exposition au CAP • Centre d’art a été pensée autour de cette œuvre où image fixe et image en mouvement dialoguent physiquement au sein d’une même installation. Il en résulte un vaisseau métallique, dans lequel flottent et se
superposent des impressions sur soie. Au travers de ce dispositif, les images de
l’artiste s’enchevêtrent dans une alternance de matières et de lumières. (…)

 

Artiste-exploratrice, Anne-Charlotte Finel arpente le paysage à la recherche de
milieux et de géographies transformées. Au fil de ses voyages elle constitue un répertoire de lieux marqués par l’effet de l’action humaine ; barrages, terrains vagues, complexes industriels, champignonnières… Pour Respiro, la focale se resserre presque littéralement sur un autre répertoire que l’artiste explore depuis
quelques années – celui des organismes vivants et du monde animal.
En utilisant des procédés du film documentaire, la pratique de l’artiste s’en éloigne pourtant pour se concentrer sur la plasticité et la matérialité de l’image-mouvement, son temps intrinsèque et son temps narratif, les plans serrés ou les gros plans. Anne-Charlotte Finel sculpte des images à deux dimensions.

Dans l’univers qu’elle met en place dans toutes ses expositions, la musique joue aussi un rôle de premier plan et résulte d’une étroite collaboration avec Voiski, musicien internationalement reconnu et compositeur de musique électronique.

Les boucles de son composées pour les vidéos viennent attiser le crépitements des films de l’artiste et exalte la qualité spatiale et hypnotique des images.
Respiro, le titre de l’exposition, est tiré d’une des vidéos présentées et convoque
l’action de respirer ; l’enclenchement de chaque souffle dans le suivant, se synchronisant au rythme de la respiration comme au souffle des images qui se succèdent et qui emplissent l’espace d’exposition.
Dans les espaces du Centre d’art, le spectateur se trouve plongé dans une atmosphère nocturne où l’œil est mis à l’épreuve, de la même manière qu’est éprouvé l’œil de la caméra dont l’artiste défie les limites techniques, en travaillant dans des conditions extrêmes. Anne-Charlotte Finel filme lorsque la lumière est poussée jusqu’à son seuil critique : surexposition, sous-exposition, « fausses nuits ». La lumière est toujours évoquée par défaut ; dans les creux de l’obscurité, dans les reflets ou les scintillements.

 

En surgissent autant de tableaux nocturnes où la figure humaine – toujours absente – est remplacée par les figures de son bestiaire d’animaux « mal aimés », comme les définit l’artiste ; insectes d’eau (Gerridae), araignées (Toiles), alligators et crocodiles (Respiro, Passagers), serpents…
Sans artifice et enlevant tout repère, l’artiste joue avec la répétition et l’abstraction. Le plan serré sur la peau d’un crocodile se mue en mouvement tectonique d’un paysage rocheux. Elle orchestre habilement la transformation des images et nous offre une vision évanescente et énigmatique du réel.

 

commissariat: Alessandra Prandin

Anne-Charlotte Finel

Née en 1986 à Paris

Vit et travaille à Paris, France

Anne-Charlotte Finel est diplômée des Beaux-Arts de Paris, en 2010.

En 2022, Anne-Charlotte Finel est lauréate de la résidence LVMH Métiers d’Art qui a fait l’objet d’une restitution sur la foire Paris Photo cette même année.

En tant qu’artiste vidéaste, elle a choisi de travailler dans un interstice permanent : « Je fais mes vidéos la nuit, à l’aube, au crépuscule et à l’heure fatidique ». Une période incertaine et mystérieuse, où tout est en suspens. Cet interstice est aussi géographique, à la limite de la ville et de la campagne, un paysage transitoire à croiser avec le regard et récurrent dans la pratique de l’artiste. Elle cherche à créer « des images s’éloignant d’une réalité trop crue, trop définie », des images lentes, presque oniriques, à la manière d’un motif abstrait.

Son travail a notamment été montré à l’occasion d’expositions personnelles à la forteresse de Salses dans le cadre du programme Mondes Nouveaux, à la Casa Conti – Ange Leccia (2022/2021, Oletta, Corse), à Bilstart (2022, Istanbul), Instants Chavirés (2021, Montreuil), Musée Bourdelle (2020, Paris), FRAC MÉCA (2020, Bordeaux), The Chimney (2020, New York), Centre d’art Le Lait (2019, Albi), Galerie Jousse Entreprise (2018, Paris), Ateliers Vortex (2018, Dijon), Galerie Edouard Manet (2017, Gennevilliers) ainsi que dans cinq villes de Russie en partenariat avec l’Institut français de Saint-Pétersbourg.

Autour de l’exposition