Ce qui peut être montré ne peut être dit

Alors que Thomas Geiger évoque dans son protocole de performance les « cent fontaines » qui seraient à l’origine du nom de la ville, Grace Denis imagine un échange épistolaire entre Salomé Talavaz et Alice Pénisson, une habitante de Saint-Fons. Dans sa vidéo spécialement réalisée pour le projet, Anna Holveck met en scène un personnage dont nous ne connaissons pas l’identité, sur toile de fond de la vallée de la chimie. Dawn Nilo, artiste performeuse, investit les murs du centre d’art avec un pigment d’un bleu profond, métaphore d’un espace de contemplation et d’introspection. 

 

Les oeuvres de l’exposition deviennent alors des portes qui s’ouvrent sur une autre dimension, celle où ce qui peut être montré ne peut être dit […].

 

Le titre de l’exposition cite la déclaration du tractatus d’un philosophe bien connu du XXe siècle qui considérait que le langage et le contexte socioculturel comme forme de vie fusionnent.

Le silence offre cependant une source inépuisable de jeux de sens. Faire entendre Salomé, c’est se lancer dans une pratique de divination, en gardant à l’esprit que le futur n’existe pas. Comme le suggère Johanna Hedva, « tu dis le futur comme tu dis l’histoire comme tu dis ton prénom ». La figure de Salomé Talvaz joue le rôle de la soeur commune atemporelle des êtres. En essayant de montrer ce qui ne peut être dit, elle écrit le temps à venir, tout en parlant du passé.

 

L’espace du centre d’art, situé en face de la Vallée de la chimie, est converti en caverne où l’on nous suggère de distinguer les ombres et les échos venant du monde extérieur en anamnèse du futur.