Exposition

We are the weavers, we are the web

Pierre Allain, Constance Burger-Leenhardt, Lucile Boutin, Mathilde Courtot, Charles-Arthur Feuvrier

11.06 — 30.07.22

Dans le cadre du dispositif PILOT initié par le CAP avec le soutien de l’ENSBA de Lyon, cinq artistes sont sélectionné·es et invité·es à s’investir dans un projet artistique et curatorial. Cette exposition est le résultat d’un travail collectif mené par les artistes et un·e commissaire durant six mois, où se révèlent en filigrane les thèmes qui parcourent leurs pratiques et leurs recherches.
Science-fiction, deep fake, para-realité et le questionnement de notre rapport au réel sont autant de notions qui ont nourri leurs réflexions et les œuvres qui ont été spécialement conçues et produites pour le projet. Les œuvres investissent l’espace d’exposition et se répondent ; toile et tisseurs, weavers et web – les artistes nous plongent dans un univers suspendu entre fiction et préoccupations contemporaines.

We are the flow, we are the web / nous sommes le flux, nous sommes la marée / We are the weavers, we are the web / nous sommes les tisseurs, nous sommes le filet − le réseau − la toile. Le titre est emprunté à la militante et écrivaine Starhawk qui dans les années 70’, se servait de refrains de la culture amérindienne comme des mantras répétés dans le cadre de « rituels » collectifs de résistance. Si l’objectif de l’écrivaine était d’encourager à rétablir un lien entre société / nature/ politique, ce refrain est devenu le fil rouge qui a traversé ces six mois de travail collectif entre les artistes Pierre Allain, Lucile Boutin, Constance Burger-Leenhardt, Mathilde Courtot, et Charles-Arthur Feuvrier et la commissaire.
Nous avons pensé cette exposition collective comme un rituel ponctué de rencontres, de discussions et de recherches. Nous nous sommes identifié·es à cette marée. Nous nous sommes retrouvé·es porté·es dans le flux incessant – des images, des informations – nous avons joué avec l’ambiguïté du mot web, évocation immédiate d’un espace virtuel, mais aussi filet, toile ou maillage ; un espace où s’entrecroisent chemins et récits. Un environnement que l’anthropologue Tim Ingold définit non pas comme un espace délimité mais « une zone où les différents chemins sont complètement enchevêtrés, un entrelacs de lignes de vie. Un lieu au sein duquel des impasses subsistent, qui empêchent des éléments de communiquer entre eux, mais où s’ouvrent et s’offrent aussi des raccourcis, des porosités insoupçonnées et des chemins malicieux » 1.

 

L’exposition We are the weavers we are the web se construit comme un ensemble de chemins qui s’entrecroisent et se nourrissent de/dans cet environnement, avec toutes ses contradictions et ses points de contacts.

Weavers and web ; les fabricants de la toile (le filet, le réseau, le web) et la toile elle-même coexistent dans une ambiguïté fructueuse sujet/objet qui fait écho à la théorie de l’acteur-réseau où « tout réseau est un acteur et inversement » 2.

Comment se repérer dans cet univers multiple où la frontière entre vrai et faux, plein et vide, réalité et représentation est de plus de plus floue ?
Post, méta, para réalité, hybridation et hétérogénéité, coexistence des espèces, obsessions (des images) et les récits qui en découlent traversent les productions des cinq artistes présenté·es dans les espaces du centre d’art.

 

Dans We are the weavers, we are the web, chaque œuvre est le point de départ ou le point d’arrivée d’une fiction potentielle qui se tisse dans l’espace d’exposition, et au-delà.
Le projet se poursuivra après l’exposition en septembre dans le cadre d’une édition conçue par les cinq artistes et avec un texte inédit de l’écrivain et philosophe Bruce Bégout.
Les oeuvres presentées dans l’exposition deviennent la matière narrative dont l’écrivain se sert pour tisser sa trame et intégrer les oeuvres dans un nouveau récit.

L’édition Weavers sera présentée en septembre 2022 dans le cadre d’un événement dédié.

 

 

1. T. Ingold, Une brève histoire des lignes, Traduit de l’anglais par Sophie Renaut. Éditions Zones Sensibles, 2011.
2. La théorie de l’acteur-réseau dans B. Latour, M. Callon, Sociologie de la traduction : Textes fondateurs, Presses des Mines, Paris, 2006.

 

 

#PILOT est un dispositif né de la collaboration du CAP • Centre d’art avec l’ENSBA – École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon pour accompagner un groupe d’artistes récemment diplômés de l’école. Depuis cette année, le centre d’art développe ce programme et met à disposition ses compétences curatoriales et techniques pour accompagner les jeunes artistes.
Il leur offre un contexte de recherche, de production et de diffusion de leur travail, en les confrontant à la scène artistique actuelle ainsi qu’à ses acteurs.

Exposition collective

Pierre Allain

Né à Nantes en 1998. Vit et travaille à Lyon.
Diplômé de l’ENSBA Lyon et lauréat du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @pierreallain_

 

Lucile Boutin

Née en 1995. Vit et travaille à Paris.

Diplômée de l’ENSBA Lyon et lauréate du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @lucile.boutin

 

Constance Burger-Leenhardt

Née à Toulouse en 1996. Vit et travaille à Marseille.

Diplômée de l’ENSBA Lyon en 2021.
Instagram : @constanceburgerleenhardt

 

 

Mathilde Courtot

Née en 1994 à Rosny-ss-bois (93).Vit et travaille à Lyon.
Diplômée de l’ENSBA Lyon et lauréate du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @mathilde.courtot

 

Charles-Arthur Feuvrier

Né en 1997. Vit et travaille à Lyon et Marseille.

Diplômé de l’ENSBA Lyon en 2021 et lauréat du Prix des Partenaires.
Instagram : @charlesarthurfeuvrier