We are the weavers, we are the web
Pierre Allain, Constance Burger-Leenhardt, Lucile Boutin, Mathilde Courtot, Charles-Arthur Feuvrier
Flying Termites after rain, 2007 © Ganesh Subramaniam / Wikipedia Commons
Vue d’exposition avec les œuvresde Mathilde Courtot, Pierre Allain et Charles-Arthur Feuvrier © Blaise Adilon
Vue d’exposition avec les œuvres de Mathilde Courtot et Pierre Allain, 2022 © Blaise Adilon
Pierre Allain, Tip of my tongue, 2022 © Pierre Allain
Pierre Allain, Invisible Pain Field Generator, 2022 © Blaise Adilon
Constance Burger-Leenhardt, Plugged into my ear, 2022 © Blaise Adilon
Constance Burger-Leenhardt, Shelley, 2022 © Blaise Adilon
Vue d’ensemble de l’exposition © Blaise Adilon
Éphémères, 2022 © Blaise Adilon
Vue d’exposition avec les œuvres de Lucile Boutin, 2022 © Blaise Adilon
Lucile Boutin, Data Center II, 2022 © Blaise Adilon
Charles-Arthur Feuvrier, FIX YOUR LIFE ! , 2022 © Blaise Adilon
Flying Termites after rain, 2007 © Ganesh Subramaniam / Wikipedia Commons
Science-fiction, deep fake, para-realité et le questionnement de notre rapport au réel sont autant de notions qui ont nourri leurs réflexions et les œuvres qui ont été spécialement conçues et produites pour le projet. Les œuvres investissent l’espace d’exposition et se répondent ; toile et tisseurs, weavers et web – les artistes nous plongent dans un univers suspendu entre fiction et préoccupations contemporaines.
We are the flow, we are the web / nous sommes le flux, nous sommes la marée / We are the weavers, we are the web / nous sommes les tisseurs, nous sommes le filet − le réseau − la toile. Le titre est emprunté à la militante et écrivaine Starhawk qui dans les années 70’, se servait de refrains de la culture amérindienne comme des mantras répétés dans le cadre de « rituels » collectifs de résistance. Si l’objectif de l’écrivaine était d’encourager à rétablir un lien entre société / nature/ politique, ce refrain est devenu le fil rouge qui a traversé ces six mois de travail collectif entre les artistes Pierre Allain, Lucile Boutin, Constance Burger-Leenhardt, Mathilde Courtot, et Charles-Arthur Feuvrier et la commissaire.
Nous avons pensé cette exposition collective comme un rituel ponctué de rencontres, de discussions et de recherches. Nous nous sommes identifié·es à cette marée. Nous nous sommes retrouvé·es porté·es dans le flux incessant – des images, des informations – nous avons joué avec l’ambiguïté du mot web, évocation immédiate d’un espace virtuel, mais aussi filet, toile ou maillage ; un espace où s’entrecroisent chemins et récits. Un environnement que l’anthropologue Tim Ingold définit non pas comme un espace délimité mais « une zone où les différents chemins sont complètement enchevêtrés, un entrelacs de lignes de vie. Un lieu au sein duquel des impasses subsistent, qui empêchent des éléments de communiquer entre eux, mais où s’ouvrent et s’offrent aussi des raccourcis, des porosités insoupçonnées et des chemins malicieux » 1.
L’exposition We are the weavers we are the web se construit comme un ensemble de chemins qui s’entrecroisent et se nourrissent de/dans cet environnement, avec toutes ses contradictions et ses points de contacts.
Weavers and web ; les fabricants de la toile (le filet, le réseau, le web) et la toile elle-même coexistent dans une ambiguïté fructueuse sujet/objet qui fait écho à la théorie de l’acteur-réseau où « tout réseau est un acteur et inversement » 2.
Comment se repérer dans cet univers multiple où la frontière entre vrai et faux, plein et vide, réalité et représentation est de plus de plus floue ?
Post, méta, para réalité, hybridation et hétérogénéité, coexistence des espèces, obsessions (des images) et les récits qui en découlent traversent les productions des cinq artistes présenté·es dans les espaces du centre d’art.
Dans We are the weavers, we are the web, chaque œuvre est le point de départ ou le point d’arrivée d’une fiction potentielle qui se tisse dans l’espace d’exposition, et au-delà.
Le projet se poursuivra après l’exposition en septembre dans le cadre d’une édition conçue par les cinq artistes et avec un texte inédit de l’écrivain et philosophe Bruce Bégout.
Les oeuvres presentées dans l’exposition deviennent la matière narrative dont l’écrivain se sert pour tisser sa trame et intégrer les oeuvres dans un nouveau récit.
L’édition Weavers sera présentée en septembre 2022 dans le cadre d’un événement dédié.
1. T. Ingold, Une brève histoire des lignes, Traduit de l’anglais par Sophie Renaut. Éditions Zones Sensibles, 2011.
2. La théorie de l’acteur-réseau dans B. Latour, M. Callon, Sociologie de la traduction : Textes fondateurs, Presses des Mines, Paris, 2006.
#PILOT est un dispositif né de la collaboration du CAP • Centre d’art avec l’ENSBA – École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon pour accompagner un groupe d’artistes récemment diplômés de l’école. Depuis cette année, le centre d’art développe ce programme et met à disposition ses compétences curatoriales et techniques pour accompagner les jeunes artistes.
Il leur offre un contexte de recherche, de production et de diffusion de leur travail, en les confrontant à la scène artistique actuelle ainsi qu’à ses acteurs.
Commissariat : Alessandra Prandin
avec Pierre Allain, Lucile Boutin, Constance Burger Leenhardt, Mathilde Courtot, Charles-Arthur Feuvrier
En partenariat avec l’ENSBA Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon
Les artistes et la commissaire tiennent à remercier l’ENSBA Lyon pour son soutien et Bruce Bégout pour avoir accepté notre invitation.
Exposition collective
Pierre Allain
Né à Nantes en 1998. Vit et travaille à Lyon.
Diplômé de l’ENSBA Lyon et lauréat du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @pierreallain_
Lucile Boutin
Née en 1995. Vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’ENSBA Lyon et lauréate du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @lucile.boutin
Constance Burger-Leenhardt
Née à Toulouse en 1996. Vit et travaille à Marseille.
Diplômée de l’ENSBA Lyon en 2021.
Instagram : @constanceburgerleenhardt
Mathilde Courtot
Née en 1994 à Rosny-ss-bois (93).Vit et travaille à Lyon.
Diplômée de l’ENSBA Lyon et lauréate du Prix Hélène Linossier 2021.
Instagram : @mathilde.courtot
Charles-Arthur Feuvrier
Né en 1997. Vit et travaille à Lyon et Marseille.
Diplômé de l’ENSBA Lyon en 2021 et lauréat du Prix des Partenaires.
Instagram : @charlesarthurfeuvrier