Exposition

Grey Gardens

Nona Inescu

11.03 — 29.04.23

 

Dans Grey Gardens, Nona Inescu investit l’espace d’exposition avec un ensemble de nouvelles œuvres qui sont l’aboutissement d’une résidence de production d’un mois au centre d’art.

Grey Gardens est un jardin dans un monde post-humain où espèces – espaces – et matériaux sont interconnectés. Les rapports d’hybridation qu’entretient l’être humain avec la nature et les espèces non humaines sont des thèmes récurrents dans sa pratique. Ces relations se matérialisent dans ses installations, au travers de l’utilisation parfois contradictoire de matières comme le verre et l’acier.

 

Nona Inescu investit les espaces du Centre d’art avec un projet inédit et un ensemble d’œuvres produites dans le cadre de sa résidence de production à Saint-Fons. À travers photographie, vidéo et sculpture, l’artiste nous invite dans un environnement surprenant, habité de matières lourdes ou de gestes délicats qui dessinent un nouvel écosystème ; un jardin à l’ère de la technosphère.
Les récentes théories du post-humain – d’une anthropologie repensée où l’humain ne serait pas au centre, mais qui privilégie un rapport relationnel et d’interdépendance entre organismes et écosystèmes ainsi que l’érosion des frontières traditionnelles entre l’humain et le non-humain – sont une source d’inspiration importante pour l’artiste, tout comme la botanique ou la lithologie.
Dans les œuvres de l’exposition Nona Inescu propose une nature recomposée ; un nouveau paradigme où le monde minéral et le monde végétal sont omniprésents et ouvrent des relations inattendues entre la sphère du vivant et du non vivant.
L’exposition Grey Gardens emprunte son titre à un documentaire culte des années 70, où une villa en ruine habité par une mère et une fille, et son jardin luxuriant, devient l’allégorie du déclin de l’humain et d’une nature qui prend le dessus sur l’habitat.
Jardin biblique ou futuriste, Jardin des Délices ou jardin du temps, jardin réel ou imaginaire, jardin allégorique où se manifestent les tensions et les rapports de pouvoir entre les espèces.

Le jardin a toujours été un espace « autre », entre micro et macrocosme, un lieu d’hétérotopies. Il est aussi le lieu par excellence où différentes espèces coexistent et prospèrent.
Le jardin de Nona Inescu est un lieu de métamorphoses, peuplé de formes hybrides où l’artiste brouille les frontières entre espaces et matériaux et nous révèle un nouvel écosystème.
Dans l’exposition, une forêt métallique se déploie sur le sol et grimpe sur les murs du centre d’art. L’artiste traduit dans ses œuvres une transformation possible de la matière et du (non) vivant.

 

Dans le nouveau jardin botanique poussent des tiges d’acier, des chenilles démesurées – emblème par excellence de la transformation – et de plantes postmodernes. La vidéo Still lives est une succession de gestes qui rythme la transformation et la poésie du temps qui passe, se fige dans une fleur fanée et s’oppose à l’éclat de l’acier immortel. Un geste – une main – celle de l’artiste, est le seul rappel d’une présence humaine.
Grey gardens est un paysage changeant. Un possible paysage du futur ?

 

commissariat: Alessandra Prandin

Nona Inescu

Nona Inescu
Née en 1991. vit et travaille entre Berlin, Allemagne, et Bucarest, Roumanie.

 

Web : https://www.nonainescu.com/
Instagram : https://www.instagram.com/nonainescu/

La pratique artistique de Nona Inescu est interdisciplinaire, utilisant la photographie, l’installation, la sculpture ou la vidéo.

Construites à partir d’une perspective littéraire et théorique, ses œuvres mettent l’accent sur la relation entre le corps humain et l’environnement.

Nona Inescu termine ses études en 2016 à l’Université Nationale des Arts de Bucarest (Département Photographie et Vidéo) après avoir étudié au Chelsea College of Art & Design de Londres (2009-2010) et à la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers. (2010-2011).

 

Des expositions récentes ont eu lieu au Kunstraum Kreuzberg (Berlin); MAMAC (Nice) ; Rayon (Delft); SpazioA (Pistoia); Centre Clark (Montréal); Biennale Rencontres d’art (Timișoara); Steirischer Herbst (Graz); Empire Peles (Berlin); base (Francfort), Tallinn Art Hall (Estonie), Museo della Montagna (Turin), entre autres. L’exposition au CAP sera suivie par une exposition au   Kunstraum Niederösterreich (Vienna, Autriche).

Autour de l’exposition