Exposition

Like Night Needs Morning

Anthony Cudahy

17.09 — 23.11.24

Like Night Needs Morning est la première exposition d’Anthony Cudahy dans un centre d’art en France. Son travail a récemment été exposé dans le cadre de l’exposition Conversation, au Musée des Beaux-Arts de Dole (2023), qui mettait en relation ses œuvres avec celles de la collection.

L’attachement de l’artiste à l’archive et aux sources documentaires qui nourrissent sa pratique est le fil rouge qui lie les œuvres présentées dans l’exposition.
Si on pouvait dévoiler une partie de son atelier à Brooklyn, celui-ci serait recouvert d’images en noir et blanc tirées de livres d’histoire de l’art, accrochées à côté de fragments de photographies de peintures de la Renaissance ou d’images qui relèvent de sa vie personnelle.

 

Parmi celles-ci, on trouve des clichés ou des portraits de sa communauté d’ami·es et d’artistes, les photographies tirées de l’archive de son oncle, des fragments de motifs de bestiaires du Moyen âge ou de tapisseries anciennes. Le travail d’Anthony Cudahy est riche en références à l’histoire et à l’histoire de l’art ce qui n’empêche pas l’artiste d’être aussi un dramaturge de l’ordinaire. Ses œuvres sont des allégories qui mettent en scène la sphère de l’intime : solitude, désir et érotisme, la vie et la mort. Fleurs mythiques ou transfigurées, des visages, des corps, les étreintes, le sexe ; toute scène est figée dans des couleurs vives et vibrantes.

 

La nouvelle série de grands dessins qui donne le titre à l’exposition est présentée ici pour la première fois. Crayons de couleur et lavis de couleurs acryliques, plongent les scènes dans une dimension suspendue et onirique où se fondent le temps de l’humain et celui du mythe, le temps de la rêverie et celui de l’histoire, le temps de la tendresse et celui de l’intime.

«Comme la nuit a besoin du matin» évoque aussi la notion d’un temps cyclique et l’opposition jour et nuit, lumière et obscurité. Midnight walker, Dawn walker –explorateur·ices du noir ou de l’aurore – nous sommes plongé·es dans une oscillation permanente entre l’aube et la profondeur de la nuit, dans un mouvement et une dualité qui se traduisent aussi dans la scénographie de l’exposition.

Une vidéo inédite composée d’images et d’enregistrements de l’archive de l’artiste fait écho aux 65 éditions et microéditions rassemblées pour la première fois – fanzines, publications, microéditions – réalisés par l’artiste. Une iconographie queer, les images d’archives de la communauté gay new-yorkaise des années 1980 ou des photographies de sa collection personnelle sont parmi les sources qui nourrissent la pratique d’Anthony Cudahy, où fiction et réalité dialoguent en permanence.

Un poster inédit et une publication conçue par l’artiste et publiés par Semiose Éditions viennent compléter ce projet d’exposition.

Anthony Cudahy

Né en 1989 en Floride (US)
Vit et travaille à Brooklyn, New York (US)

Anthony Cudahy hybride dans ses peintures des références très diverses : chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art, archives queer, iconographie gay, récits personnel et familial. S’inspirant de photographies qu’il décompose d’un tableau à un autre dans une logique de séries, Cudahy incorpore les images dans une chaîne de transformations, qu’il recharge d’affects et de pensées à chaque nouvelle itération.

 

Fleurs, attitudes amoureuses, portraits d’éphèbes, son répertoire explore les registres du romantique, de la tendresse et de l’intime.

 

Au milieu de compositions complexes, la figure humaine émerge comme centrale, captée dans des situations ambiguës et des ruptures narratives. Silencieuse, comme
suspendue, la peinture de Cudahy procède d’une dramaturgie. La recherche d’individualisation s’exerce dans le dessin délicat des visages, tandis que le corps ou l’environnement sont brossés énergiquement, par larges aplats abstraits. Les aberrations chromatiques et les contrastes tranchants de couleurs acides forment un déséquilibre et unissent des contradictions en apparence irréconciliables.

Anthony Cudahy est diplômé du Hunter College en 2020.

 

Sa première exposition personnelle au sein d’une institution européenne est organisée au Musée des beaux-arts de Dole en 2023, tandis que le Ogunquit Museum of American Art
présente en 2024 sa première exposition institutionnelle aux États-Unis. Des expositions personnelles ont eu lieu à Semiose, Paris (FR), GRIMM London (UK) et Amsterdam (NL), Hales Gallery, NY (US), et 1969 Gallery, New York (US), entre autres. Il a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à Perrotin, New York, et Pace, Hong Kong. Le travail d’Anthony Cudahy a été publié dans T Magazine, Artforum, Brooklyn Rail, The London Magazine, ou encore Cultured.

 

Anthony Cudahy est représenté par la galerie Semiose, Paris (FR)

Autour de l’exposition